Les sociétés savantes condamnent la campagne anti-vaccination

La pétition portée par le Pr Henri Joyeux et signée à ce jour par plus de 680 000 personnes fait réagir le monde scientifique. La campagne anti-vaccination est condamnée notamment par l’Académie Nationale de Médecine (ANM), la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF), la Société Française de Pédiatre (SFP) et l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA).

Pénurie de vaccins à la source ?


Une nouvelle vague de mouvement anti-vaccinal est née suite à une rupture d’approvisionnement en vaccins combinés tétravalents et pentavalents due à l’épidémiologie mondiale de la coqueluche. Elle dure depuis 6 mois en France et se prolongera au moins jusqu’à la fin 2015 [1].

Selon l’auteur de la pétition, le seul vaccin disponible actuellement sur le marché est un vaccin hexavalent contenant, en plus des vaccins obligatoires (diphtérie, tétanos, poliomyélite), les vaccins contre la coqueluche, l’haemophilus et l’hépatite B.

Le Pr Joyeux avance plusieurs arguments concernant la dangerosité de ce vaccin polyvalent : contenance d’hydroxyde d’aluminium et de formaldéhyde, risque de sclérose en plaque, stimulation immunitaire trop forte. Par conséquent, l’utilité de la vaccination est de nouveau remise en cause.

Dépourvu de valeur scientifique


L’ANM et la SPILF démontrent dans leurs communiqués de presse respectifs [2][3] que les accusations contre le vaccin hexavalent n’ont aucun fondement scientifique.

Par contre, une dégradation de l’image de la vaccination peut entraîner des conséquences graves sur la santé de la population française. L’épidémie de rougeole en Alsace et le récent cas de diphtérie grave d’un enfant non vacciné en Espagne en sont les preuves.

La vaccination en quelques chiffres


Les sociétés savantes rappellent les effets bénéfiques de la vaccination pour la santé :

  • la vaccination permet d’éviter chaque année 2 à 3 millions de décès dus à la diphtérie, au tétanos, à la coqueluche et à la rougeole [4]
  • presque 1/3 des décès chez les enfants sont évitables grâce aux vaccins [4]
  • la diphtérie et le poliomyélite ont quasiment disparu (45 000 cas de diphtérie en France en 1954 dont 3 000 décès et moins de 5 cas annuels depuis 1982, 35 0000 cas de poliomyélite dans le monde en 1988, 500 seulement en 2011)[2]
  • la disparition de la rubéole congénitale [2]
  • l’élimination de la méningite à Haemophilus b chez les nourrissons depuis 20 ans en France [2]

[1] Avis du Haut Conseil de la Santé Publique du 25 février 2015
[2] Communiqué de presse de l’Académie Nationale de Médecine du 16 juin 2015
[3] Communiqué de presse du groupe Vaccination et Prévention de la Société de Pathologie Infectieuse de Lange Française
[4] Communiqué de presse de la Société Française de Pédiatrie
[5] Communiqué de presse de l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire